"Tous tremblent devant la violence, tous aiment la vie. Comparez-les avec vous-même, ne les tuez pas."- Bouddha
Le végétarisme chez les bouddhistes ne repose pas sur une simple préférence alimentaire. Il est enraciné dans une éthique profonde de compassion et de non-violence.
Le bouddhisme originel repose sur cinq principes de conduite appelés les "cinq préceptes". Le premier d’entre eux est: "Ne pas tuer d’êtres vivants." Ce principe, bien qu’il puisse sembler évident, est le fondement de la posture végétarienne adoptée par de nombreux pratiquants bouddhistes. Pour eux, manger de la viande revient à encourager ou soutenir la mort d’êtres sensibles, ce qui va à l’encontre de ce précepte fondamental.
Dans les textes anciens, notamment le Vinaya Pitaka, le Bouddha n’imposait pas explicitement une alimentation végétarienne à ses disciples moines. Il acceptait que ceux-ci mangent ce qu’on leur offrait, tant que l’animal n’avait pas été tué expressément pour eux. Cela indique une forme de pragmatisme dans le contexte culturel et social de l’époque, mais l’esprit du précepte de non-violence reste clair: éviter de nuire autant que possible.
À travers l’enseignement du karma, le Bouddha explique que nos actions, même indirectes, ont des conséquences. Soutenir l’industrie de la viande — même passivement — peut générer un karma négatif en raison de la souffrance que cela implique pour les animaux. C’est pourquoi de nombreux bouddhistes choisissent consciemment une alimentation végétarienne, comme une manière d’honorer le principe de non-nuisance (ahiṃsā) et de développer la compassion universelle.
Le végétarisme devient alors plus qu’un simple choix alimentaire: il devient une pratique de pleine conscience et un acte éthique. Chaque repas est une occasion de se souvenir que notre existence est interconnectée avec celle des autres êtres, humains ou non-humains.
Cette pratique encourage également le développement de la bienveillance (mettā). En cultivant un esprit libre de violence, même dans nos habitudes alimentaires, nous nourrissons une paix intérieure durable. Cela favorise aussi une clarté mentale propice à la progression sur le chemin de l’Éveil.
Bien sûr, le Bouddha n’a jamais prôné l’extrémisme. Chaque pratiquant doit faire preuve de discernement et avancer selon ses possibilités. Le végétarisme bouddhiste n’est donc pas une règle absolue, mais une invitation à approfondir la compassion, la sagesse et l’attention dans chaque aspect de notre vie quotidienne.
Le végétarisme dans le bouddhisme n’est pas imposé, mais encouragé comme un prolongement naturel du principe de non-violence. Il permet de vivre de manière plus alignée avec les enseignements du Bouddha, en respectant la vie sous toutes ses formes. C’est un chemin vers une éthique plus consciente, fondée sur la compassion, le respect et la sagesse.
Dans le Jātaka, un recueil de récits sur les vies antérieures du Bouddha, de nombreuses histoires montrent le futur Bouddha incarné sous forme d’animaux qui pratiquent la vertu et la compassion. Cela rappelle que, selon le bouddhisme, chaque être vivant possède le potentiel de sagesse, et que tuer un animal, c’est en quelque sorte tuer un futur éveillé.