"Celui qui voit l’interdépendance voit le Dharma."- Bouddha
Le bouddhisme originel enseigne des vérités universelles sur la nature de l’existence. Étonnamment, plusieurs de ces enseignements trouvent aujourd’hui des échos dans la physique quantique.
Depuis plus de 2500 ans, le Bouddha a exposé des principes qui invitent à une profonde remise en question de notre perception de la réalité. De façon inattendue, la science moderne – notamment la physique quantique – rejoint certains aspects de cette vision dans son exploration des lois fondamentales de l’univers. Ces parallèles ne cherchent pas à "prouver" le bouddhisme par la science, mais montrent plutôt comment des intuitions anciennes résonnent avec les découvertes les plus récentes.
Le premier grand principe du bouddhisme originel est celui de la non-séparation. Le Bouddha enseignait que la souffrance vient de l’illusion du "moi", cette croyance erronée en un soi séparé, permanent et autonome. Or, tout dans la réalité est interdépendant. Ce que nous prenons pour un individu isolé est en fait une combinaison de conditions en constante interaction avec son environnement. C’est cette illusion de séparation qui engendre l’attachement, la peur et le conflit.
Ce principe trouve aujourd’hui un parallèle fascinant avec l'intrication quantique. Deux particules ayant interagi peuvent rester "connectées" même à distance, de manière que l’état de l’une influence instantanément l’autre. Rien n’existe véritablement de façon autonome. Le tissu de la réalité semble être profondément relationnel, exactement comme l’avait perçu le Bouddha.
Le deuxième grand principe est celui de l’impermanence. Tout ce qui est composé, fabriqué, est destiné à se transformer et à disparaître. Cette vérité s’applique aussi bien aux objets physiques qu’aux émotions ou aux pensées. Refuser ce principe revient à s’opposer à la nature même de l’existence, ce qui engendre de la souffrance.
Enfin, le troisième grand principe est l’absence d’essence propre (anattā). Selon le Bouddha, aucun phénomène – qu’il soit physique ou mental – ne possède une identité fixe, une essence indépendante. Ce que nous appelons un "moi", un objet ou un événement n’est qu’un processus conditionné, sans noyau permanent.
En physique quantique, cette idée résonne avec la nature probabiliste des particules. Avant d’être observée, une particule n’a pas de position ou d’état défini : elle n’est qu’un ensemble de probabilités. Ce n’est qu’en interaction avec un observateur ou un instrument qu’un état "apparaît". Les choses n’existent pas en tant qu’essences fixes, mais comme des potentialités fluctuantes. Cela rejoint directement la vision bouddhiste: les phénomènes ne sont pas ce qu’ils semblent être. Ils émergent, changent et disparaissent selon des causes et conditions, sans substance propre.
À travers ces trois principes – non-séparation, impermanence, non-soi – le bouddhisme propose une vision de la réalité qui ne s’oppose pas à la science, mais qui invite à une compréhension directe, intérieure et transformative de l’existence.
Les parallèles entre le bouddhisme et la physique quantique ne sont pas des coïncidences anecdotiques, mais révèlent une convergence entre sagesse intérieure et observation scientifique. Là où la science explore les mécanismes du monde, le bouddhisme en explore la nature perçue et vécue. Ensemble, ils suggèrent que notre univers n’est pas un amas d’objets séparés, mais une danse d’interconnexion, de transformation constante, et peut-être même, de conscience fondamentale.
Dans certains textes anciens comme le Samyutta Nikāya, le Bouddha parle de la réalité comme étant "non née, non produite, non créée". Cela correspond étrangement à la notion moderne de "champ fondamental" (quantum field en anglais) qui ne vient de rien mais rend tout possible. Ces descriptions visent une réalité ultime qui dépasse toute origine ou fin.