"Quelles que soient ses actions, en marchant, en se tenant debout, en s’asseyant ou en étant allongé, il agit en pleine conscience."- Bouddha
Nous connaissons tous la méditation en posture assise, mais dans le Bouddhisme, la posture allongée est aussi une forme reconnue de pratique. Elle fait partie des quatre postures de méditation enseignées par le Bouddha: debout, en marchant, assis, et allongé.
Dans les enseignements du Bouddha, la posture allongée n’est pas secondaire. Elle est mentionnée au même niveau que les autres formes de posture corporelle. Ce qui définit une véritable pratique méditative, ce n’est pas la position choisie, mais la qualité d’attention qui y est présente.
Lorsque l’on médite en étant allongé, on applique les mêmes principes qu’en position assise: immobilité, clarté d’esprit, observation des sensations, et vigilance continue. Le corps repose, mais l’esprit reste éveillé. Cette posture est donc tout à fait adaptée à la pratique de l’attention, telle qu’elle est enseignée dans le Satipatthāna Sutta.
Le Bouddha encourage la pleine conscience dans toutes les postures de la vie quotidienne. Méditer allongé est une manière de prolonger cette continuité de l’attention. Elle peut être utilisée au même titre que les autres, selon ce qui convient le mieux au moment. Il n’y a aucune hiérarchie entre elles dans les textes anciens.
La posture allongée est aussi appelée "posture du lion", notamment lorsqu’on s’allonge sur le flanc droit, la main soutenant la tête, les pieds l’un sur l’autre. C’est ainsi que le Bouddha s’est allongé pour entrer dans le parinibbāna, en pleine lucidité. Cela montre que cette posture est associée à la conscience, et non au sommeil ou à l’abandon.
Adopter cette posture demande une intention claire: celle de rester pleinement présent. Le risque d’assoupissement existe, mais il peut être évité en cultivant une attention ferme et stable. Ce n’est pas la posture qui endort, c’est l’absence de vigilance. En choisissant de méditer allongé avec discipline, on développe une stabilité intérieure qui ne dépend pas de la forme extérieure.
Beaucoup de méditants hésitent à utiliser cette posture, pensant qu’elle est moins sérieuse ou moins "valide" que la posture assise. Pourtant, cette idée ne repose sur aucun fondement dans les textes anciens. La méditation allongée est un choix possible, cohérent et pleinement légitime.
Le Bouddha ne demandait pas aux pratiquants de se conformer à une forme rigide, mais de cultiver l’attention dans toutes les situations. La posture allongée est une manière de répondre à cette exigence de vigilance continue, en adaptant la pratique à la réalité du corps, sans en réduire l’intensité.
La posture allongée est une forme pleinement valable de méditation bouddhiste. Elle permet de s’adapter au corps tout en restant fidèle à l’esprit de la pratique. Ce choix doit se faire en conscience, avec vigilance, comme pour toute autre posture. Le critère essentiel reste toujours l’attention présente à ce qui est vécu, ici et maintenant.