"La conscience, ô moines, est sans support ni origine visibles ici. Elle va loin, erre sans direction."
- Bouddha

EMI et Bouddhisme: ce que les expériences de mort imminente révèlent sur la conscience

Par Martin Jutras

Les expériences de mort imminente dévoilent une forme de conscience au-delà du corps et du moi. Le bouddhisme originel propose une vision similaire, fondée sur l'observation directe.

Les témoignages d’expériences de mort imminente (EMI) décrivent souvent une conscience qui dépasse le cadre habituel de la perception. Ces vécus, bien qu’issus d’un contexte moderne, trouvent un écho remarquable dans les enseignements du Bouddha sur la conscience. Cinq correspondances majeures se dégagent de cette comparaison, chacune éclairant la nature profonde de l’esprit telle que la comprend le bouddhisme originel.

1. La nature non-locale et illimitée de la conscience: 2. La conscience comme un flux continu: 3. La distinction entre la conscience et l'ego/le soi: 4. L'importance de la clarté et de la pureté de la conscience: 5. L'interconnexion et l'unité: En résumé

Les expériences de mort imminente ne prouvent rien au sens strict du bouddhisme, qui invite à l’observation directe plutôt qu’à la spéculation. Pourtant, les similitudes entre ces récits et les enseignements sur la conscience sont trop nombreuses pour être ignorées. Elles offrent une perspective contemporaine qui, loin de contredire la vision bouddhiste, semble la confirmer sous un autre angle. Ces rapprochements peuvent enrichir notre compréhension de la conscience et renforcer l’intérêt pour les enseignements du Bouddha comme voie d’exploration intérieure lucide et directe.

Mise en Pratique

  • Observer sans s’identifier: Lorsqu’une pensée ou émotion survient, pratiquer l’observation détachée: "ceci est une pensée", "voici une émotion", sans dire "je suis cela".
  • Contempler l’impermanence: Chaque soir, prendre 3 minutes pour observer comment tout change: sensations, humeur, souffle. Cela ouvre à la nature fluide de la conscience.
  • S’ancrer dans la clarté: Au réveil, rester quelques instants en silence, en pleine attention. Reconnaître la clarté présente avant que les pensées ne surgissent. La cultiver sans effort.
Le Saviez-vous?

Dans certains discours anciens, le Bouddha décrit la conscience comme "sans direction, sans origine, sans fin" (appatiṭṭhita viññāṇa), ce qui suggère une nature difficile à localiser ou à limiter. Cela n’implique pas une conscience éternelle, mais une dynamique subtile qui n’est pas réductible au corps ni à un soi personnel. Ce point est rarement abordé, mais il montre la profondeur de l’analyse bouddhiste de la conscience, bien avant les débats modernes.